mercredi 20 juin 2007

L'actionnariat pour fidéliser le personnel: l'exception Auchan

Le groupe français de la grande distribution a obtenu par dérogation spéciale (c'est théoriquement interdit mais "le projet a été facilité par un intermédiaire de l'administration de Shangha¨auprès du gouvernement") que ses salariés chinois puissent acheter des actions Auchan. Avec un turn over de 40%, Auchan China cherchait une solution et l'a peut-être trouvé: 5000 salariés sur 8000 sont devenus actionnaires. Mais le fait d'être un peu propriétaires de l'entreprise va-t-il réellement stimuler leur sentiment d'appartenance et les fidéliser? On sait par ailleurs que de plus en plus de Chinois boursicotent leurs économies dans l'espoir de faire fortune.
Autre fait intéressant: Auchan n'est pas côté en Bourse en France. Par contre, l'épargne salariale fait partie de la culture de l'entreprise créée par Gérard Mulliez. L'idée sous-jacente est de développer une culture d'entreprise propre à Auchan China. Qu'en pensez-vous?

Entretenir la relation pour garantir le respect du contrat

L'affaire Danone-Wahaha démontre encore une fois qu'en Chine le contrat n'est respecté que lorsqu'un bon guanxi a été construit et entretenu entre les partenaires. C'est ce qui se passe entre 2 partenaires chinois: ils ont tendance à "intensifier la communication" (passer beaucoup de temps ensemble) pendant la durée d'exécution du deal, ce qui exerce une pression morale sur le partenaire et l'incite à jouer franc jeu. En l'absence de ces liens d'interdépendance faits de respect et d'intérêt mutuels, la partie chinoise joue le rapport de force et interprète les règles dans le sens qui lui est le plus favorable. Delixi est allé plus loin en accusant Schneider d'avoir contrefait un modèle d'interrupteur (!), un comble qui prouve la capacité des Chinois à s'approprier le concept de contrefaçon pour le retourner contre un concurrent étranger. Décidément, la conception chinoise de la loi, des règles et des contrats est déconcertante!