mercredi 30 mai 2012

Le « Made in Guangdong » serait-il devenu trop cher ?

Le site www.chine-plus.com publie un article intitulé Cette Chine qui délocalise qui rappelle que "Avec un « smic » local mensuel revalorisé en début d’année à 1500 yuans (+14% sur un an) à Shenzhen, la région la plus riche de Chine – longtemps réputée « low cost » – n’est plus à la portée de tous. Conséquence : les délocalisations – dans les pays voisins (Vietnam, Laos, Cambodge, etc.) mais aussi et surtout dans les régions dites de l’intérieur du pays – se multiplient. « Il est impossible de ne pas partir », explique ainsi au magazine Caixin Century le responsable d’une PME locale alors que, précise-t-il, le prix locatif d’une usine à Shenzhen est passé en un an de 14 yuans le mètre-carré à 20 yuans.
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 Depuis les grèves de 2010, Foxconn a ainsi délocalisé une partie de sa production – à l’origine concentrée entièrement près de Shenzhen sur la côte – dans le Henan et le Sichuan, d’où sont originaires une grande partie de ses ouvriers. Idem pour les unités chinoises de HP et d’Intel qui s’installent au bord du fleuve Yangzi, à l’intérieur du pays.
Mais dans le Guangdong, les ouvriers – pour certains installés sur place depuis de nombreuses années – ne sont pas tous prêts à faire le voyage. Là, des nombreux conflits éclatent « entre travail et capital », selon Caixin Century. D’après le spécialiste du droit du travail Duan Yi, cité par le magazine, « les conflits ouvriers provoqués par les délocalisations d’entreprises représentent, depuis fin 2011, plus de la moitié (de l’ensemble des différends) à Shenzhen. C’est bien plus que les années précédentes ». Et le journaliste d’expliquer que ces cols bleus qui refusent de partir réclament le plus souvent « des indemnités de licenciement ».
Certains aussi ne supportent pas leur nouvelle vie, loin de Shenzhen. C’est le cas de Huang Zhijun (22 ans) cité par l’hebdomadaire, obligé de migrer vers le Hebei fin 2011, pour suivre son employeur. « Six mois après, Huang, accompagné de quelques amis, est retourné à Shenzhen », explique Caixin Century. Il ne supportait pas « outre les conditions de vie plus difficiles qu’à Shenzhen », certaines pratiques locales entre officiels et hommes d’affaires. « Là-bas, il suffit qu’il y ait un petit conflit, explique-t-il, pour que le patron fasse rappliquer les forces - officielles et illégales -黑道白道. Nous (les ouvriers, ndlr) sommes totalement sans ressource. À Shenzhen, ce n’est pas comme ça ».