jeudi 9 octobre 2008

Le gouvernement chinois impose son syndicat officiel en Chine

Toutes les entreprises à capitaux étrangers en Chine seront syndiquées vers la fin de l'année prochaine. Il s'agit de laisser entrer le syndiicat unique (ACFTU) dans plus de 4000 compagnies étrangères. 82% d'entre elles se sont déjà pliées à cette nouvelle mesure.
« La plupart des compagnies étrangères ont coopéré, surtout qu'elles savent qu'elles doivent obéir aux lois chinoises si elles mènent une activité économique en Chine », déclare une dirigeante de l'ACFTU qui souligne avoir parfois rencontré une « forte résistance »: « Certaines compagnies américaines, comme Wyeth, Microsoft, 3M, AstraZeneca et PwC ont été peu coopératives en utilisant plusieurs prétextes pour reporter la création des syndicats".

Cette réticence s'explique surtout par la crainte légitime d'une intrusion du gouvernement au sein des entreprises étrangères. Tel est bien l'objectif, sous couvert d'un discours sur la "protection des intérêts de travailleurs chinois". Ces derniers ont toujours été mieux protégés dans les entreprises étrangères que dans les sociétés chinoises réputées pour leur tendance au non-respect des lois du travail.
En effet, le syndicat unique chinois n'a pas grand chose à voir avec ses homologues occidentaux. L'ACFTU se caractérise par sa tendance à prendre le parti de la direction et ne prône jamais la confrontation ni la grève comme mode d'expression des revendications.

Le représentant général de l'ACFTU Yang Honglin a déclaré que "Certaines compagnies étrangères ont toujours des idées erronées sur le syndicalisme."
Cette remarque prend toute sa signification quand on sait que les entreprises chinoises expliquent leur réticences à investir en France par ce quelles appellent "le trop grand poids des syndicats", les grèves fréquentes, et bien sûr la législation du travail!