mardi 2 juillet 2013

nouveau paradigme "mon patron est chinois"

La semaine dernière le Journal Télévisé de France 2 du 25 juin (http://www.france2.fr/jt/20h/25-06-2013) a accordé quelques instants à un évènement rare: une délégation de grands patrons chinois représentant 4% du PIB de Chine est venue en France pour "une opération séduction". Parmi eux les dirigeants "mythiques" de Lenovo (qui a racheté IBM), de Fosun qui s'apprête à racheter Club Med, d'Alibaba (le géant du e-commerce chinois), et de Sina (le "twitter" chinois), des groupes légendaires en Chine.
L'investissement chinois en France représente 2,6 milliards d'euros mais c'est bien peu par rapport à d'autres pays, notamment l'Allemagne.
 
Les obstacles à une plus forte présence en France sont présentés, dans le reportage, comme purement réglementaires: loi du travail et fiscalité; ils sont en fait éminemment culturels.
La culture sociale et syndicale française, associée à notre conception conflictuelle du rapport employeur/employé rendent extrêmement difficile la gestion chinoise d'une entreprise française. Les échecs de Le Cabanon, Plysorol et Ito sont là pour en témoigner. En outre, les employés français ont rarement la même capacité d'adaptation que des employés chinois d'une entreprise française en Chine (apprentissage de la langue du groupe, des codes comportementaux occidentaux, etc...). Pour être juste il faut tout de même dire qu'il est probablement plus facile de passer d'un style de management autoritaire à un style plus participatif que de faire le chemin inverse.
 
Un petit reportage montrait l'exemple réussi de Mindray, entreprise d'équipements médicaux à Créteil, rachetée par un groupe chinois il y a 5 ans.
Le journaliste a souligné les différences culturelles dans le management en donnant la parole à trois personnes:
Le Directeur Général français: " J'ai rarement vu des gens avec une aussi grande flexibilité: les DG en Europe sont des locaux (français en France, anglais en Angleterre, etc..) et non des Chinois.
 
Une localisation qui facilite probablement le management interculturel mais ne garantit pas la fluidité des échanges entre  entre la filiale française et le siège chinois...
 
et le dirigeant français de poursuivre son rapport d'étonnement: Quand j'ai eu une réunion avec le Numéro 3 chinois, il a baillé sans mettre la main devant la bouche.C'est une façon de vivre, mais je m'y suis habitué."
 
Un opérateur téléphonique français témoigne ensuite: "Nos collègues chinois nous mettent la pression pour avoir la réponse."
 
Enfin un des quatre employé chinois (sur 47 au total) qui a appris le français: "En France [c'est] il y a plus de liberté, en Chine [c'est] il y a plus de stress."

Il y a encore beaucoup à apprendre et à faire pour optimiser ce nouveau paradigme "mon patron est chinois".