mercredi 29 juin 2011

Education: mère-tigre ou papa-panda?

Le China Daily édition anglaise propose depuis fin avril de voter "pour" ou "contre" l'éducation à la dure prônée par Amy Chua dans son retentissant livre: "Battle Hymn of the Tiger Mother".


Cette mère-tigre américaine d'origine chinoise explique qu'elle trouve le style d'éducation américain trop laxiste: les cours finissent à 15h et une grande place est accordée au sport. Cette brillante professeur de droit a élevé ses 2 filles avec un niveau d'exigeance très élevé quand aux résultats scolaires et extra-scolaires: obligation d'obtenir la note maximale dans toutes les matières y compris artistiques comme le piano. Interdiction de dormir chez des amies ou de se rendre à des invitations etc...

Ce livre fait débat jusqu'en Chine où justement des voix s'élèvent (en vain) pour critiquer le fardeau des devoirs et de la compétition permanente imposée aux enfants dans un contexte de darwinisme social marqué par la certitude "qu'il n'y aura pas de place pour tout le monde". 90% des élèves chinois des grandes villes suivraient des cours privés supplémentaires après la classe (qui se termine à 16h en primaire et à 17h au lycée). L'immigration au Canada est parfois le moyen d'échapper à la pression jugée intenable du système scolaire chinois.


En parallèle, de nombreux français d'origine chinoise jugent le système français insuffisant en terme de quantité, de contenu, mais aussi à cause des problèmes de discipline qui font baisser le niveau des classes. Ils complètent avec des cours particulier l'éducation de leurs enfants.


Aux USA, certains voient dans les remous suscités par l'affaire Amy Chua (dont la fille a intégré la prestigieuse université de Yale) la peur du déclin qui affecte les Américains face au challenge chinois. Le succès économique de la Chine serait-il la preuve de la supériorité de son style d'éducation?

Sur le site du China Daily, le détracteur d'Amy Chua est surnommé "papa-panda". Il considère la mère-tigre comme typique de l'idéologie élitiste propre aux classes sociales élevées, auquel s'ajoute la tradition chinoise d'excellence exacerbée par l'ambition classique des immigrants de la première génération pour leurs enfants nés sur le sol américain.