mardi 14 février 2012

Quelques détails sur la R&D en Chine

Le magazine Connexion de la CCIFC consacre son numéro 36 (téléchargeable gratuitement) à "La R&D en Chine". La plupart des spécialistes français interrogés soulignent les spécificités chinoises, à commencer par le principal obstacle: celui des Ressources Humaines.


Selon P. Nédellec, directeur du CNRS en Chine, "On est frappé par la pléthore d'infrastructures de recherche contenant de larges espaces de travail ou d'expérimentation sur-équipés, mais trop souvent inoccupés ou occupés par des étudiants en mal d'encadrement."


Les investissements chinois sont énormes mais pas encore bien rentabilisés en terme de résultats. Ainsi "les entreprises étrangères et JV représentent 16,2% du total des entreprises installées dans les parcs technologiques et plus de 79% des exportations."


Si la Chine est en passe de devenir le 1er pays en terme de dépôt de brevets, "un quart de ces brevets ont été déposés par uniquement deux géants locaux des télécoms, ZTE et Huawei. De plus seuls 19% s'apparentent à des brevets d'invention dont une grande partie est déposée par des structures étrangères qui restent donc encore la principale source d'innovation du pays." Parmi ces groupes qui figurent dans la listes des 10 premiers déposants de brevets: Sony, Toyota et BASF.


La R&D chinoise repose beaucoup sur les universités qui sont mises au services des entreprises, Shanghai Jiaotong arrivant ainsi en 3e position en terme de dépôt de brevets.


Pour ce qui concerne les groupes français, ils sont impliqués dans 20 centres de R&D à Shanghai, 10 à Beijing, 4 à Shenzhen en encore une autre dizaine disséminée dans plusieurs villes. On remarque notamment Sanofi, Valeo, Schneider, Legrand présents dans plusieurs provinces, mais aussi ST et Roquette.


Selon le consulat de France, les centre R&D français sont "récents (entre 5 et 10 ans) et la taille des effectifs oscille entre 100 et 200 personnes par centre de recherche. Pour la plupart des entreprises, on compte entre 5 et 6% d'expatriés. Le profil du personnel est également intéressant à plusieurs niveaux: origine géographique (45% des entreprises emploient plus de 40% de Shanghaiens), niveau d'études élevé (...) le coût de la main d'oeuvre de représente pas un facteur déterminant dans la décision d'installer un centre de R&D en Chine. En effet, le turn over, le besoin de formation en interne, les différences culturelles augmentent significativement ce coût."

Sans parler des "mesures spécifiques", légales et surtout financières, pour tenter de retenir au moins 12% du personnel jugé stratégique et hautement convoité par les concurrents.
Enfin, on apparend incidemment que "la plupart de nos chercheurs sont aux USA et en France" (Sanofi) ou que "Notre équipe compte 13 personnes dont 6 Chinois" (EDF).