mercredi 9 mars 2011

Femmes managers en Chine

Selon l'étude réalisée par un cabinet de consulting financier (2011 Grant Thornton International Business Review), les femmes sont très présentes au sommet des entreprises chinoises. Ainsi, 19% des CEO sont des femmes en Chine continentale (contre 9% en Europe et 5% aux USA), et 34% des cadres supérieurs (senior managers) sont des Chinoises (contre seulement 21% de Françaises).
Les taux sont sensiblement identiques à Hong Kong et à Taiwan. Les DAF en Chine sont à 69% des femmes, les DRH sont à 47% des femmes et les Sales Directors sont à 37% des femmes.
L'étude en conclut que les Chinoises seraient plus ambitieuses que les Occidentales, citant un article de Newsweek: 75% des femmes actives chinoises veulent devenir cadre dirigeant contre 50% des Américaines.
Il semblerait en tout cas que le dilemne vie de famille / vie professionnelle qui culpabilise tant les mères occidentales ne se pose pas de la même manière en Chine. Probablement parce que la définition de ce qu'est "une bonne mère" n'est pas la même d'une culture à l'autre. En Chine, c'est pour pouvoir assumer les études de leur enfant que les femmes triment dur et prennent des cours du soir pour obtenir qui un MBA, qui une promotion.
En outre, c'est traditionnellement le rôle des grand-parents chinois de garder les enfants. Ainsi les facilités de garde pour les Chinoises sont incommensurablement plus grandes grâce aux grand-parents ou aux nounous (ayi d'autant moins coûteuses qu'elles sont mingong).
Peut-être enfin que les femmes en Chine n'ont pas comme les Occidentales la tendance à s'autocensurer. Au XXe siècle, le communisme et surtout la politique de l'enfant unique a permis d'améliorer le statut des femmes. Mais l'égalité des sexes cela veut dire aussi que la fille unique assume seule le devoir de piété filiale: prendre en charge ses parents (et grand-parents) retraités. La femme chinoise a maintenant comme les hommes, l'obligation absolue de réussir et la pression familiale et sociale qui va avec.
Ainsi une amie chinoise qui voulait arrêter de travailler à la naissance de son 2e enfant a déclenché la désapprobation de sa propre mère: "Avec tous les sacrifices que nous avons fait pour te payer de bonnes études, tu abandonnes un poste très bien payé pour garder ton bébé. Quel gâchis! Et moi, à quoi je sers?"