samedi 4 janvier 2014

BONNE ANNEE 2014 du CHEVAL

Sai Weng a perdu son cheval, qui sait si ce n’est pas une bonne chose ?
塞翁失马,安知非福Sai Weng shi ma, an zhi fei fu

La pensée occidentale s’attache à distinguer les choses – à commencer par le corps et l’esprit. En philosophie comme en sciences, elle classe, oppose les contraires. La pensée managériale n’échappe pas à cette forme « soit – soit ». Or le daoïsme est holiste au sens où le noir n’exclut pas le blanc, où oui n’exclut pas non, et où le vrai n’exclut pas le faux. Ce qui revient à dire que la pensée chinoise est totalement relativiste. Elle développe un raisonnement dialectique - la « pensée yinyang » - qui inclut les principes de contradiction, de changement et d’interaction systémique.
La fable de Sai Weng en donne un exemple classique. C’est l’histoire d’un vieillard, éleveur de chevaux, pour qui un mal (son cheval disparaît) se transforme en un bien (son cheval ramène avec lui un autre cheval, magnifique et gratuit), puis ce bien se tranforme en échec (son fils tombe du cheval superbe, se casse la jambe et sera estropié à vie) mais ce malheur se transforme en bonheur (sa blessure lui permet d’échapper à la conscription car la guerre vient d’éclater). Chaque fois qu’il lui arrive malheur, Sai Weng étonne ses voisins en déclarant : « C’est peut-être une bonne chose » ; Chaque fois qu’il a de la chance, il tempère en disant : « Ce n’est pas forcément une bonne chose ».

D’où la nécessité de ne pas triompher trop vite et de ne jamais désespérer non plus, car tout change sans cesse, et l’homme n’y peut pas grand-chose…
La doctrine daoïste du wu wei 无为  ne signifie pas non-action mais l’idée qu’il est contre-productif de forcer les choses.
Je vous souhaite beaucoup de chance et de bonheur 福 fu
... et chaque fois que ce ne sera pas le cas, soyons des philosophes daoïstes...

马年 ma nian = année du cheval qui commencera le lendemain de la fête du printemps 春节 chunjie 31 janvier 2014