mercredi 30 juin 2010

L'inadéquation du système universitaire chinois aux besoins des entreprises

L'écart entre le nombre de jeunes diplômés chinois entrant sur le marché du travail et les postes à pourvoir n'est pas un phénomène nouveau.
Ce qui est nouveau, c'est que les diplômés les plus touchés par le chômage sont ceux qui ont choisi une des 3 spécialités les plus "professionnelles" : gestion, droit, et informatique, selon le Rapport 2009 sur l'emploi des diplômés.
Le fait est que les jeunes ne choisissent pas une spécialité en fonction de leurs goûts personnels regrettent certains spécialistes, mais en fonction des opportunités d'emploi et sous la pression de leurs parents pour qui le seul critère est l'employabilité au terme des 4 ans d'études. or il s'avère que cette stratégie utilitariste s'avère aujourd'hui totalement contree-productive!
Et certains pédagogues chinois de regretter que le système éducatif chinois soit trop axé sur des contenus (et du bachotage à outrance!) et pas assez sur des méthodologies de travail et de la culture générale (liberal arts) qui donnent une vision globale.
A Beijing, selon un sondage (avril 2010) du Centre pékinois de Management du Stress des Jeunes, 18% des jeunes diplômés accepteraient de travailler sans être payés contre 1,3% en 2009.
Ce qui n'est pas sans rappeler la situation des stagiaires en France, qui sont contraints d'attendre de plus en plus longtemps avant d'avoir un vrai emploi et une véritable rémunération. Or justement en Chine l'absence d'un système de stages nuit gravement à l'employabilité des jeunes diplômés qui n'ont aucune idée de ce que c'est que travailler dans une entreprise, et du même coup sont peu attrayants pour des recruteurs.
Selon cette étude publiée par le China Daily, il semblerait que l'expérience professionnelle finisse par s'acquérir, non par le biais d'une législation sur les stages incitant réellement les entreprises et les étudiants à contracter dans un intérêt mutuel, mais sous la pression d'un rapport de force défavorable aux débutants.